Le musée national de la Marine, qui a rouvert ses portes en 2023 après 6 ans de travaux, présente une belle exposition baptisée « Objectif mer : l’océan filmé ». A voir jusqu’au 5 mai 2024 au Trocadéro, à Paris.
Mais avant de visiter cette exposition, il faut bien sûr prendre le temps d’arpenter les grandes galeries de ce musée entièrement restructuré, tant sur le plan architectural que sur le plan muséographique. On peut y admirer près de 900 objets et œuvres qui retracent plus de 250 ans d’aventures maritimes et navales françaises. Le parcours est conçu en 3 grandes « traversées », qui ont pour thèmes « Tempêtes et naufrages », « En passant par Le Havre » et « Le France, puissance navale », et en 4 « escales », autour d’œuvres ou de collections qui ont pour axe « Construire et Instruire », « Se repérer en mer », « Représenter le pouvoir » et « Peindre pour le roi ».
L’intention de ce musée « new look » est à saluer, puisqu’il s’agit de « transmettre le goût de la mer et la conscience de ses enjeux au plus grand nombre, notamment aux jeunes générations ».
Parmi la multitude d’objets présentés, les plongeurs s’arrêtent évidemment devant la vitrine qui place côte-à-côte le scaphandre pieds lourds et le scaphandre autonome avec détendeur, le « CG 45 », inventé en 1943 et breveté en 1945 par Jacques-Yves Cousteau et Emile Gagnan, qui a ouvert la voie à la plongée moderne.
L’exposition « Objectif mer : l’océan filmé », conçue par la musée de la Marine avec la Cinémathèque française, est dédiée à la mémoire de Jacques Perrin, co-réalisateur avec Jacques Cluzaud de l’extraordinaire film « Océans » (2009). Elle rassemble de multiples affiches et photographies, des costumes de films (comme celui de Jack Sparrow, le héros de la saga « Pirates des Caraïbes »), des engins de projection et des appareils de prise de vues sous-marines, ainsi que des décors ayant servi au tournage de longs-métrages dédiés à la mer. Bref, un voyage complet sur l’art et la manière de montrer en images fixes (dès le XVIIème siècle) et animées (à partir de 1895 grâce au cinématographe Lumière) le monde marin et sous-marin.
Pour apprécier à sa juste valeur cette exposition, les enfants disposent d’un livret-jeu, « Mon carnet de bord », qui leur permet de prendre des notes, dessiner, jouer et garder un souvenir des œuvres et objets rencontrés durant leur visite. Parmi ces derniers figurent notamment l’affiche et un terrifiant requin factice des « Dents de la mer ». Ce film de Steven Spielberg (1975) a eu comme détestable conséquence de semer une peur panique des squales, qui dure encore aujourd’hui et a été accentuée par d’autres longs-métrages d’épouvante sous-marine, chez des millions de spectateurs… Heureusement, dans le livret des jeunes visiteurs, les organisateurs de l’exposition ont eu la bonne idée d’écrire qu’« au cinéma, le requin est caricaturé : il est souvent le méchant, un monstre assoiffé de sang qui attaque les héros du film », mais qu’« en réalité les requins ne réagissent pas comme ça » et qu’« il faut les protéger malgré cette mauvaise réputation ». Nous, Veilleurs de l’Océan, ne pouvons qu’approuver cette salutaire mise au point !
Pour en savoir plus : www.musee-marine.fr
