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Halte aux fantasmes sur les mégalodons !

Publié le
20 novembre 2023

La scène se passe à l’issue d’une rencontre avec des collégiens animée par un Veilleur de l’Océan. Une jeune fille de 12 ans vient poser une question qui lui tient à cœur au conférencier : « Monsieur, il paraît qu’il existe encore des mégalodons au fond des océans qui pourraient attaquer des nageurs. Est-ce vrai ? Parce que du coup, j’ai peur de me baigner quand je vais en vacances au bord de la mer… ».

Des films de science-fiction – épouvante comme « En eaux troubles » ont eu le don de flanquer une trouille bleue infondée à cette collégienne et à une foule d’autres spectateurs. Par chance, Mathieu Vidard a eu justement la bonne idée de consacrer au mégalodon une émission de « La Terre au Carré », sur France Inter, le 15 novembre dernier. Les invités de « A pleines dents avec le mégalodon », les paléontologues Gilles Cuny et Sylvain Adnet, ainsi que Christophe Bec, co-auteur avec Paolo Antiga, de l’album de BD « Mégalodon » (Les Humanoïdes Associés), s’y sont employés à démolir tous les fantasmes que des films de série Z et des fake news font courir sur le plus gros requin ayant jamais existé…

Petit résumé de l’émission pour ceux qui n’ont pas pu l’écouter. Le mégalodon est apparu dans les océans il y a 20 millions d’années. Mais ce requin de 14 à 20 mètres de long s’est définitivement éteint il y a environ 3,5 millions d’années. Il ne nous a laissé comme seuls souvenirs que quelques vertèbres et surtout de belles dents que l’on retrouve encore parfois dans le fond des océans (« ce qui entretient l’idée de leur survivance », déplore Gilles Cuny), ainsi que dans les faluns de Touraine ou d’Anjou, en France. Et ces fossiles se vendent très cher, avis aux collectionneurs ! Le mégalodon avait des dents plus impressionnantes mais moins nombreuses que celles du requin blanc (5 à 7 mètres de long pour les plus gros), avec lequel on le confond souvent, bien que leur morphologie soit très différente.

Le mégalodon pouvait se nourrir de cétacés et « tout ce qui était plus petit que lui », indique Sylvain Adnet. Seul le mégalodon juvénile avait des prédateurs, car « les prédateurs de taille similaire ont tendance à s’ignorer », ont rappelé les invités de l’émission. Le mégalodon vivait dans des eaux chaudes, tropicales, et c’est sans doute un refroidissement des océans (phénomène inverse de ce qui se produit aujourd’hui), conjugué au manque de nourriture et à la compétition exercée par le grand requin blanc (lui-même aujourd’hui menacé), qui a contribué à sa disparition.

Reproduction d’un mégalodon de 16 mètres de long au musée de l’évolution de Puebla, Mexique. Photo de Sergiodlarosa sous licence CC BY-SA 4.0 Deed

Parmi les questions posées durant ce numéro de « La Terre au Carré », figurait celle-ci : pourrait-on aujourd’hui recréer un mégalodon avec de l’ADN provenant de fossiles ? Réponse franche et nette : « Non, cela relève aujourd’hui du fantasme ».

Moralité, méfions-nous des fake news sur les océans et ne confondons pas films de science-fiction et films documentaires !

Pour en savoir + sur le mégalodon, on vous recommande l’émission du 15/11/2023 qui lui est dédiée de La Tête au carré:

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-15-novembre-2023-1363210

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